Une hypothèse suggère un rôle protecteur du vaccin BCG et peut être des autres vaccins vivants.
Des études épidémiologiques ont montré de façon intéressante une corrélation entre taux de vaccination au BCG et taux de morbi/mortalité de la COVID-19. Si la majorité de ces études vont dans le même sens, elles ne permettent pas de conclure à une relation de causalité car elles restent soumises à d’importants biais, en particulier sur les différences de niveau de vie et de politique de santé entre les pays à fort et à faible taux de vaccination, ainsi que des différences dans l’ampleur et la gestion de l’épidémie (mesures de distanciation sociales, tests diagnostiques…).
Cependant, le BCG a démontré auparavant chez les enfants un effet protecteur non spécifique contre certaines infections dont les infections respiratoires (virus respiratoire syncytial, virus de la grippe A). Il pourrait ainsi permettre de diminuer l’importance de l’infection au virus SARS-CoV-2 en stimulant la mémoire de l’immunité innée, première immunité à entrer en jeu face à une infection, et en induisant une « immunité innée entraînée ». Les autres vaccins vivants comme le vaccin contre la rougeole ou le vaccin oral contre la polio auraient aussi des effets bénéfiques non spécifiques sur certaines infections.
A ce jour, aucune donnée ne permet de recommander une vaccination par BCG ou autre vaccin vivant pour se protéger de la COVID-19. Il est nécessaire d’explorer cette piste au sein d’essais cliniques rigoureux pour établir un lien de causalité.
Des essais cliniques évaluant l’efficacité du vaccin BCG contre la COVID-19 chez les personnes à haut risque d’exposition (personnel soignant notamment) sont actuellement lancées aux Pays bas et en Australie ; et en cours de préparation au Danemark, aux USA, en France, en Uruguay et en Afrique du Sud.