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Si un débat est en cours concernant l’impact d’une exposition post-natale précoce aux antibiotiques sur le développement d’un asthme, le mécanisme par lequel la fonction pulmonaire est altérée n’a pas encore été étudié. 1 De même, l’utilisation précoce d’antibiotiques a été associée au développement de maladies atopiques, mais l’étiologie demeure incertaine. 2 C’est pourquoi, deux équipes se sont intéressées aux conséquences de cette prescription précoce. L’étude de Dos Santos 1 a évalué les effets de cette prescription sur le devenir de la fonction pulmonaire des enfants à 12 et 18 ans. L’utilisation précoce d’antibiotiques, de la naissance à 2 ans, dont le type et l’indication, a été recueillie auprès des parents d’une cohorte de 620 nourrissons ayant des antécédents familiaux d’allergie. Les résultats montrent que ni l’augmentation des jours d’exposition, ni une exposition plus précoce aux antibiotiques n’étaient associées à une réduction du VEMS ou de la CVF. De plus, il n’y avait aucune preuve que les polymorphismes à risque (M1, P1 et T1) des glutathion S-transférases (GST) augmentaient la sensibilité, ni que certains antibiotiques en particulier augmentaient le risque de déficit de la fonction pulmonaire. Les auteurs concluent que même si l’utilisation injustifiée d’antibiotiques chez les enfants doit être diminuée, les préoccupations concernant la santé pulmonaire à long terme ne devraient pas être une raison pour justifier cette diminution. 1 Quant à l’équipe de Slob 2, elle a étudié les liens possibles entre une antibiothérapie précoce, de la naissance à 2 ans, et la survenue de pathologies atopiques, dans une étude de cohorte rétrospective chez des jumeaux. 2 L’asthme et l’eczéma diagnostiqués par un médecin ont été rapportés par les parents lorsque les enfants avaient entre 3 et 10 ans. L’utilisation d’antibiotiques en début de vie a été associée à un risque accru d’asthme et d’eczéma dans les analyses non appariées. En revanche, les analyses des deux jumeaux (paires mono- et dizygotes) ont montré des résultats similaires pour l’asthme mais opposé pour l’eczéma. Les auteurs concluent que les enfants exposés précocement aux antibiotiques, en particulier pour traiter des infections respiratoires, peuvent être plus à risque d’asthme, même après ajustement des facteurs génétiques et environnementaux. En revanche, les résultats ne sont pas concluant en ce qui concerne l’eczéma. 2 Ces deux études rappellent l’importance de prescrire les antibiotiques à bon escient. 1,2